Dès 1902, Georges Méliès avec son Voyage dans la Lune propulse six astronomes à bord d’un obus géant sur le sol lunaire, où ils tombent aux mains des Sélénites avant de réussir à revenir sur Terre. Inspirée d’un roman de Jules Verne, cette oeuvre poétique et rythmée est considérée comme le premier film de science-fiction de l’histoire du cinéma.
A l’époque du muet, l’espace inspire des cinéastes comme Yakov Protazonov qui réalise Aelita (1924) en URSS, ou l’Allemand Fritz Lang qui signe La Femme sur la Lune (1929) en s’appuyant sur les conseils de Hermann Oberth, un physicien de renom considéré comme un des pères fondateurs du vol spatial. Dans les années 1930, ce sont notamment les films à épisodes (serials) contant les aventures des héros Flash Gordon ou Buck Rogers qui proposent des expéditions interplanétaires.
Destination… Lune ! (1950) d’Irving Pichel, sur un scénario du célèbre auteur de SF Robert Heinlein, marque un tournant dans le cinéma de genre. Le film se distingue par un souci de réalisme et sera récompensé par un Oscar des effets visuels. Hollywood met alors en chantier de nombreux longs métrages autour de voyages interplanétaires. La Conquête de l’espace de Byron Haskin en 1955, reste un des plus marquants de cette époque.
La télévision aussi s’intéresse de très près au cosmos. Disney produit plusieurs émissions documentaires élaborées notamment avec Wernher Von Braun, pionnier de l’astronautique, concepteur des V2 dans l’Allemagne nazie et transféré aux Etats-Unis après la guerre. Spécialiste des fusées, Von Braun intervient dans Man in Space (L’Homme dans l’espace) diffusé dans la très populaire série Disneyland et vu par 42 millions de téléspectateurs à sa première diffusion.
Les fictions TV sont de plus en plus nombreuses à naviguer dans les espaces intersidéraux avec Star Trek ou Cosmos 1999. Au cinéma, sorti un an après le vol de Youri Gagarine dans l’espace, La Planète des tempêtes (1962) du soviétique Pavel Klouchantsev transporte ses personnages sur Vénus. La ministre de la culture d’alors exigea qu’on retire une scène où une jeune femme fond en larmes : “Une cosmonaute soviétique ne peut pas pleurer !”. Dans Les Premiers hommes dans la Lune de l’Américain Nathan Juran (1964), une équipe internationale découvre, à son arrivée, qu’un drapeau britannique a été planté sur le sol lunaire…
LA CONQUÊTE DE L’ESPACE EN 5 DATES
• 4 octobre 1957 : Spoutnik, le premier satellite artificiel est mis en orbite autour de la Terre par l’URSS
• 29 juillet 1958 : création de la National Aeronauticas and Space Administration (NASA) aux Etats-Unis
• 12 avril 1961 : à bord de Vostok 1 le soviétique Youri Gagarine devient le premier homme dans l’espace
• 18 mars 1965 : relié à une navette, le cosmonaute Alexeï Leonov sort quelques minutes dans l’espace
• 21 juillet 1969 : l’astronaute américain Neil Armstrong (mission Apollo 11) pose le pied sur la Lune
Quand il commence à travailler sur 2001 : l’odyssée de l’espace, en 1964, Stanley Kubrick a l’ambition de faire “un film de science-fiction de référence”. Lorsque son film sort sur les écrans quatre ans plus tard, son objectif est pleinement atteint. Entouré de consultants scientifiques, de spécialistes des engins spatiaux, le réalisateur avec un souci obsessionnel du réalisme a imaginé une gigantesque station spatiale et une expédition vers Jupiter. Space opéra grandiose doublé d’une parabole sur le destin de l’humanité, 2001 frappe les esprits et son héritage continue d’irriguer le cinéma.
Les années 70 balaient un vaste spectre de récits dans l’espace : Andréï Tarkovski signe un périple métaphysique vers une énigmatique planète dans Solaris (URSS, 1972), Ridley Scott met en scène un terrifiant huis clos dans le vaisseau de son Alien, le 8e passager (1979) tandis que George Lucas inaugurant en 1977 la saga Star Wars orchestre des combats intersidéraux.
A partir de 1979, les adaptations de la série télévisée Star Trek défilent régulièrement sur le grand écran. Se multiplientles aventures dans des galaxies plus ou moins lointaines telles que Outland (Peter Hyams, 1981) ou Starship Troopers (Paul Verhoeven, 1997) ainsi que les productions d’animation japonaises naviguant au milieu des astres dans la foulée d’Albator ou encore de Dragon Ball Z. Le rêve de s’envoler pour les étoiles reste cependant intact et nourrit des récits comme Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997).
Les immensités intergalactiques se visitent aussi sur le mode de l’humour, comme le fait Mel Brooks avec sa Folle histoire de l’espace en 1987 ou comme les Space Cowboys, retraités qui reprennent du service sous la direction de Clint Eastwood en 2000. La même année, Brian de Palma choisit de collaborer avec la NASA pour réaliser son Mission to Mars.
Les années 2010 voient le retour d’un souci de crédibilité scientifique dans les productions à gros budget. C’est le cas notamment de Moon de Duncan Jones et son personnage au travail dans une station lunaire. Gravity d’Alfonso Cuaron (2013) s’appuie sur le très sérieux syndrome de Kessler et s’attache à reproduire des vaisseaux spatiaux proches de la réalité. Interstellar (2014) de Christopher Nolan intègre des données issues de la recherche en astrophysique, notamment pour la représentation des trous noirs, mais sans brider l’imaginaire. De son côté, déclinant le mythe de Robinson, Ridley Scott laisse Matt Damon Seul sur Mars (2015).
La fiction n’est pas seule à investir l’espace et le documentaire continue à accompagner l’exploration scientifique. Dans l’ombre de la Lune, réalisé en 2006 par David Sington, interroge les astronautes qui ont participé aux missions Apollo entre 1968 et 1972. Réalisé par Pierre-Emmanuel Le Goff, 16 levers de soleil suit le spationaute français Thomas Pesquet lors de son séjour dans la station spatiale internationale, de sa préparation à la mission jusqu’à son retour sur Terre.
DU MUR DU SON À MERCURY
L’Étoffe des héros retrace les tout débuts du programme spatial américain depuis le franchissement du mur du son jusqu’au dernier vol du programme Mercury en 1963. Cette oeuvre-fleuve (plus de trois heures) est adaptée d’un livre de Tom Wolfe et son réalisateur Philip Kaufman l’a qualifiée de “film le plus long jamais réalisé sans intrigue”.
Un énorme travail de documentation a été déployé par la production pour faire revivre cette période. Des dizaines d’heures d’images tournées par la Nasa ont été réunies pour les effets spéciaux. Malgré la guerre froide, les Soviétiques ont même fourni des archives montrant leur centre d’entraînement spatial de la Cité des Étoiles. Des images documentaires ont pu être montées avec des vues réalisées en studio, une pratique pionnière au début des années 1980. Un plan montrant le véritable Alan Shepard entrant dans la capsule a ainsi été articulé avec des images du comédien Scott Glenn reproduisant cette action sur un plateau.
La copie du vaisseau était montée sur un système de suspension dans une ancienne base aérienne tandis que des images de nuages et des vues de l’espace étaient projetées sur un écran au-dessus de la tête de l’acteur. L’ère n’était pas encore à la 3D et les trucages étaient essentiellement optiques et artisanaux. Dans la scène où Yeager franchit le mur du son, de gigantesques photos du désert imprimées sur du papier kraft étaient déplacées doucement sous la maquette de l’avion pour donner l’impression d’un survol de la terre à 6000 mètres d’altitude.
Une partie du tournage a eu lieu sur la base-même d’Edwards toujours en service et la présence de Charles “Chuck” Yeager qui faisait office de consultant facilita grandement les prises de vues. Yeager fait d’ailleurs une courte apparition à l’écran : il interprète le personnage qui sert à boire aux représentants de la NASA dans le bar de Pancho Barnes.
Douze ans après le tournage, le comédien Ed Harris qui interprète ici John Glenn, premier Américain en orbite en février 1962, se glissera dans la peau du directeur de vol Gene Kranz dans le film Apollo 13 réalisé par Ron Howard.
Titre original : The Right Stuff (États-Unis, 1983)
Réalisation : Philip Kaufman
Scénario : Philip Kaufman, d’après l’ouvrage de Tom Wolfe
Avec : Sam Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid, Fred Ward, Barbara Hershey, Scott Paulin, Lance Henriksen, Kim Stanley
108 MINUTES DANS L’ESPACE
108 minutes, telle est la durée du vol accompli par Youri Gagarine à bord de Vostok 1. C’est aussi celle de ce film qui reconstitue cet exploit et s’ouvre sur une citation de Constantin Tsiolkovski, fondateur de la cosmonautique moderne : “La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie dans un berceau.”.
La réalisation alterne scènes dans la capsule naviguant autour de la Terre avec des souvenirs d’enfance et de jeunesse du cosmonaute. Avant de mettre en chantier le long métrage, le producteur Oleg Kapanets et le metteur en scène Pavel Parkhomenko ont dû obtenir l’accord de la veuve et des filles de Gagarine, mort lors d’un vol d’entraînement en 1968. La famille s’était en effet opposée à des projets précédents.
Une fois le feu vert obtenu, la production a pris conseil auprès de cosmonautes tels que Alexeï Leonov qui ont été consultés tout au long du tournage. L’ouverture au public d’archives soviétiques secrètes à l’occasion du cinquantenaire du premier vol humain dans l’espace a permis d’accéder à divers croquis de la fusée et de la capsule qui ont servi à fabriquer les répliques vues à l’écran.
Yaroslav Zhalnin, le comédien qui interprète le cosmonaute, a souhaité exécuter lui-même toutes les cascades dans les scènes d’action, à l’exception de la scène en parachute. Si Gagarine a pu aller jusqu’à une accélération de 10 g en centrifugeuse, l’acteur n’a été autorisé à subir le test que jusqu’à 4 g (à cette vitesse le corps semble peser quatre fois plus lourd) qui correspond à la limite que sa constitution physique pouvait supporter.
Titre original : ???????. ?????? ? ??????? (Russie, 2013)
Réalisation : Pavel Parkhomenko
Scénario : Andrey Dmitriev, Oleg Kapanets
Avec : Yaroslav Zhalnin, Mikhail Filippov, Olga Ivanova, Vadim Michman, Vladimir Steklov, Viktor Proskurin, Nadezhda Markina
BOSS DES MATHS
Combat des femmes et des minorités pour l’égalité, prémices de la conquête spatiale sur fond de guerre froide, débuts de l’informatique moderne… autant de thèmes abordés par Les Figures de l’ombre, dont le scénario s’inspire d’un ouvrage de Margot Lee Shetterley.
Produit par Pharrell Williams qui en a composé une partie de la musique, le film se penche sur un aspect de l’aventure spatiale peu évoqué par le cinéma : le travail des scientifiques, physiciens, ingénieurs, mathématiciens, sans qui fusées et navettes n’auraient pas pu aller vers les étoiles. Cette facette de l’histoire est sans doute moins spectaculaire que les exploits des astronautes. Et pourtant…
Au début des années soixante, les ordinateurs étaient bien loin d’atteindre les capacités actuelles et les calculs étaient effectués à la main. Incarnée dans Les Figures de l’ombre par Taraji P. Henson, Katherine Johnson (veuve Goble) a été recrutée par le Centre de recherches Langley de la NASA comme “calculatrice humaine” en 1953. Les premiers vols du programme Mercury se sont appuyés sur ses calculs de trajectoires orbitales. Elle a notamment analysé la trajectoire du vol d’Alan Shepard, le premier Américain à sortir de l’atmosphère en mai 1961. Si l’ordinateur électronique IBM a été fondamental pour préparer le vol de John Glenn - trois révolutions autour de la Terre à bord de la capsule Friendship 7 en février 1962 - Glenn avait cependant insisté pour que la jeune femme vérifie manuellement les calculs avant son décollage.
La brillante mathématicienne, qui a également participé à la mission Apollo 11 de 1969, ajoute à son expertise en mathématiques le sens de l’humour : “Quel que soit le problème, il peut être résolu, que ce soit par une femme... ou par un homme si on lui donne beaucoup de temps !”, a-t-elle déclaré.
Titre original : Hidden Figures (Etats-Unis, 2017)
Réalisation : Theodore Melfi
Scénario : Allison Schroeder, d’après le livre de Margot Lee Shetterley
Avec : Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe, Kevin Costner, Mahershala Ali, Kirsten Dunst, Jim Parsons, Glen Powell
UN PIÉTON DANS L’ESPACE
“Je crois que je n’ai jamais su ce que signifiait “rond” avant d’avoir vu la Terre depuis l’espace”, dit joliment Alexeï Leonov. Le 18 mars 1965, ce cosmonaute réalise un exploit inédit : relié à la navette Voskhod 2 par un cordon, il sort du vaisseau et se retrouve dans l’immensité du cosmos durant un quart d’heure. C’est cette mission de tous les dangers que raconte The Spacewalker.
Leonov en personne a été consultant en chef sur cette production qui a été récompensée en 2018 par quatre Aigles d’or (l’équivalent des Golden Globes en Russie), dont celui des meilleurs effets spéciaux. Malgré des aménagements nécessaires à la dramaturgie d’une fiction et quelques libertés en terme de chronologie, le cosmonaute explique que “dans l’ensemble le film a gardé l’essentiel de ce qui s’est passé”.
Il se félicite aussi d’avoir pu fournir des détails qu’il n’avait jamais évoqués jusqu’ici et qui ont pu être ainsi être connus. Les multiples difficultés rencontrées par Voskhod 2 ne furent pas révélées à l’époque par les autorités soviétiques qui communiqua exclusivement sur le succès de la mission. Dix ans après cette sortie dans l’espace, Leonov a participé à un autre vol spatial historique : la jonction Apollo-Soyouz. En pleine guerre froide, le 17 juillet 1975, un vaisseau Apollo s’arrime en effet au soviétique Soyouz 19 et Thomas Stafford, le commandant américain, vient serrer la main au commandant Alexeï Leonov.
Titre original : ????? ?????? (Russie, 2017)
Réalisation : Dmitri Kiselev
Scénario : Oleg Pogodin, Yuri Korotkov, Sergueï Kaluzhanov, Irina Pivovarova, Dmitry Pinchukov
Avec : Yevgeny Mironov, Konstantin Kabensky, Vladimir Ilyin, Anatoly Kotenev, Alexandra Ursulyak, Elena Panova
LA SAGA APOLLO
“Nous choisissons d’aller sur la Lune (…) pas parce que c’est facile mais parce que c’est difficile”. Le générique de la série reprend un extrait célèbre du discours du président John F. Kennedy prononcé en septembre 1962, qui confirme le message adressé au Congrès en mai 1961 où il promettait qu’un Américain foulerait le sol lunaire avant la fin des années 1960.
De la Terre à la Lune s’attache à faire revivre l’engouement pour ce programme spatial ambitieux avec son lot de rêves, de victoires mais aussi ses difficultés et ses drames, comme celui d’Apollo 1, abordé dans l’épisode 2. Tom Hanks, qui en est le producteur exécutif et qui introduit chaque épisode, explique qu’il s’est passionné pour la conquête spatiale dès l’âge de douze ans, fasciné par les astronautes d’Apollo 8 tournant autour de la Lune en décembre 1968. “Je me suis alors senti heureux d’avoir eu l’occasion d’être témoin de cet événement”.
La série télévisée a été tournée dans la foulée d’Apollo 13 et le réalisateur Ron Howard est d’ailleurs un de ses coproducteurs. Plusieurs comédiens qui incarnaient des contrôleurs dans Apollo 13 retrouvent ici leur rôle.
Le LEM (module lunaire), présent dans plusieurs épisodes, est un authentique engin scientifique qui avait été conçu pour la mission Apollo 18. Après l‘annulation de ce vol spatial pour des raisons budgétaires, il a été récupéré et a servi comme accessoire de tournage. Pour simuler la faible pesanteur à la surface de la lune, des ballons d’hélium ont été attachés aux combinaisons spatiales des comédiens par de longs câbles qui ont ensuite été effacés par infographie en post-production. Le dernier épisode, tout en relatant la mission Apollo 17, rend hommage au Voyage dans la Lune de Georges Méliès, interprété ici par Tchéky Karyo.
Titre original : From the Earth to the Moon (Etats-Unis, 1998)
Réalisation : Tom Hanks, David Frankel, David Carson, Sally Field, Gary Fleder, Frank Marshall, Jonathan Mostow, Jon Turterltaub, Graham Yost, Lili Fini Zanuck
Scénario : Tom Hanks, Erik Bork, Remi Aubuchon, Graham Yost, Al Reinert. D’après l’ouvrage d’Andrew Chaikin
Avec : Tom Hanks, Nick Searcy, Lane Smith, David Andrews, Daniel Hugh Kelly, Stephen Root, David Clyde Carr, Tim Daly
“UN PETIT PAS POUR L’HOMME”
La phrase est entrée dans l’Histoire : “Un petit pas pour l’homme, un grand bond pour l’humanité”. Neil Armstrong l’a prononcée le 21 juillet 1969 alors qu’il posait le pied sur la Lune. L’astronaute s’est éteint à 82 ans en 2012 et on sait assez peu de choses sur cet homme discret. Damien Chazelle, le réalisateur de La La Land, a souhaité retracer la période de préparation qui l’a amené à réaliser un rêve millénaire : marcher sur la Lune. Hymne au dépassement de soi, son First Man fait donc revivre les années 1961-1969 en conjuguant approche épique et émotionnelle.
Le réalisateur a consacré de longs mois à se documenter et il a pu visiter les capsules des années héroïques à Houston comme à Cap Canaveral. “Quand j’ai découvert à quoi ressemblaient ces capsules, j’ai eu la vision de boîtes de conserves ou de cercueils”, raconte-t-il. Par souci d’authenticité, le cinéaste a demandé à son chef décorateur Nathan Crowley qu’aucun vaisseau ne soit agrandi de plus de 10% par rapport au modèle original, ce qui n’a pas facilité les cadrages. De plus, Damien Chazelle tenait à bien faire sentir combien la technologie de cette époque était balbutiante. “Les ordinateurs que nous avons aujourd’hui dans nos poches”, rappelle-t-il, “sont bien plus puissants que ceux qui ont été utilisés pour aller sur la Lune.”
Le réalisateur s’est aussi beaucoup inspiré de deux documentaires : For All Mankind (1989) d’Al Reinert, retraçant les missions Apollo à partir d’images d’archives en 16 mm ou en vidéo tournées par les astronautes, ainsi que Moonwalk One de Théo Kamecke (1970). Pour recréer la surface de la Lune, au décor en studio il a préféré tourner en extérieur dans une carrière près d’Atlanta. La séquence a été filmée de nuit avec une unique source de lumière : une lampe de 200 000 watts. Mark et Rick, les fils de Neil Armstrong, apparaissent même dans la séquence du vol Gemini 8. Les enfants de l’astronaute ont particulièrement apprécié le travail de Damien Chazelle : “Notre père aimerait le film car tout y est rigoureusement exact.” Rick précise cependant : “il serait aussi un peu gêné : il n’a jamais aimé se mettre en avant”.
Titre original : First Man (Etats-Unis, 2018)
Réalisation : Damien Chazelle
Scénario : Josh Singer, d’après l’ouvrage de James R. Hansen
Avec : Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Kyle Chandler, Corey Stoll, Patrick Fugit, Christopher Abbott, Ciarán Hinds
“HOUSTON, NOUS AVONS UN PROBLÈME !”
Le scénario d’Apollo 13 a tout d’un film catastrophe, pourtant cette réalisation fait revivre une mission bien réelle. Si les vues de la Terre qu’on aperçoit dans certaines scènes à travers les hublots du vaisseau sont des photos qu’avaient prises les astronautes Jim Lovell et Bill Anders lors de la mission Apollo 8, le metteur en scène Ron Howard a en revanche décidé de n’utiliser aucune image d’archive animée et a joué la carte de la reconstitution totale. Le centre de commandement de la NASA a entre autres été reproduit minutieusement (une partie des accessoires et des décors ont d’ailleurs été réutilisés vingt ans plus tard pour le tournage des Figures de l’ombre).
Tom Hanks, Kevin Bacon et Bill Paxton, les interprètes des trois astronautes à bord du vaisseau victime d’avaries, se sont préparés pour leurs rôles en suivant l’entraînement physique de l’astronaute Jim Lovell pendant plusieurs semaines. Ils ont dû aussi se familiariser avec les commandes des modules en mémorisant quelque 500 leviers et boutons pour exécuter avec conviction les manoeuvres face à la caméra.
La production a bénéficié d’une mise à disposition exceptionnelle par la NASA de l’avion KC-135 qui permet de réaliser des vols paraboliques : les comédiens pouvaient ainsi être filmés en état d’apesanteur durant une vingtaine de secondes. Les combinaisons portées par les acteurs étaient très proches de celles des modèles de 1970 et particulièrement contraignantes puisqu’il fallait actionner un système de ventilation pour éviter aux interprètes d’étouffer.
Enfin, pour avoir incarné l’astronaute Jim Lovell dans Apollo 13, Tom Hanks a eu le plaisir de voir son nom attribué à un astéroïde découvert en avril 1996 : le “12818 Tomhanks”. Belle récompense pour une star !
Titre original : Apollo 13 (Etats-Unis, 1995)
Réalisation : Ron Howard
Scénario : William Broyées Jr et Al Reinert, d’après l’ouvrage de Jim Lovell et Jeffrey Kluger
Avec : Tom Hanks, Kevin Bacon, Bill Paxton, Gary Sinise, Ed Harris, Kathleen Quinlan, Emily Ann Lloyd, David Andrews
SAUVETAGE DANS L’ESPACE
Sorti en 2017, Salyut 7 revient sur des événements qui se sont déroulés durant les dernières années de la guerre froide.
L’histoire de Salyut 7 (ou Saliout 7) avait tout pour nourrir un film à suspense. Cette mission de sauvetage s’est en effet déroulée dans des conditions extrêmes : intervention technique inédite dans l’espace, course contre la montre mais aussi lutte contre le froid intense qui régnait dans la station privée d’électricité. A leur retour sur Terre, les deux cosmonautes qui ont réellement vécu cette expérience ont d’ailleurs raconté que même leur salive gelait par moments.
Le scénario de cette superproduction russe s’appuie sur des faits réels mais prend des libertés avec la réalité. Certains des événements relatés ne se sont pas produits au moment où ils sont censés avoir eu lieu. L’envoi de la navette américaine relève de la fiction. Les prénoms des deux personnages principaux sont certes ceux des cosmonautes qui ont effectué la mission mais leurs noms de famille ont été modifiés. En amont du tournage, les véritables participants à cette mission ont été consultés par la production qui ne s’est pas cachée des entorses qu’elle comptait faire subir aux faits authentiques. L’un des cosmonautes leur a alors conseillé : “Si vous mentez, faites-le de manière convaincante”.
Salyut 7 a reçu le grand prix du jury du festival international de science-fiction des Utopiales ainsi que le prix du public en 2017 à Nantes et l’Aigle d’or du meilleur film en janvier 2018 à Moscou.
Titre original : ?????-7 (Russie, 2017)
Réalisation : Klim Chipenko
Scénario : Natalia Merkoulova, Alekseï Samoletov, Kim Chipenko
Avec : Vladimir Vdovitchenkov, Pavel Derevianko, Alexandre Samoïlenko, Vitali, Khaïev, Igor Ougolnikov, Maria Mironova, Lioubov Aksionova
Présentation : Du Voyage dans la Lune à First Man : le premier homme sur la Lune, en passant par 2001, l'odyssée de l'espace, le cosmos et ses mystères fascinent depuis toujours le septième art. Avec cette exposition, plongez dans ses mystères et autres aventures sur grand et petit écran.
Informations pratiques : L'exposition est composée de 11 panneaux rigides et légers de 60x105 cm, dont un panneau d'ouverture. Le panneau d'ouverture vous permet de présenter l'exposition à vos visiteurs. Chacun des dix autres panneaux est illustré avec des extraits musicaux grâce aux QR Codes. En complément, nous vous proposons une affiche qui vous permettra de communiquer autour de cette exposition auprès de vos adhérents.
Questions et réservation : Contactez-nous pour tout renseignement complémentaire et cliquez sur le bouton ci-dessous pour réserver l'exposition !
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